Peut-on être non-croyant ? Nos petits « dieux » et nos « religions » bien à nous

— Youtubeur & expert en spiritualité

Hello et bienvenue sur One Schott où on parle de l’être humain, la spiritualité et Dieu. Aujourd’hui, j’aimerais aborder le sujet de la croyance et de la religion et s’il est possible d’être réellement non- croyant. Parce que c’est vrai que si aujourd’hui on ne croit plus tellement en Dieu, il semble que nous continuons à vivre et à nous comporter comme si on était encore des croyants. Vous allez voir, ça vaut le détour.

Le schéma classique des religions, qu’on a pu observer dans la plupart des cultures du monde, peut se résumer ainsi : l’être humain rend un culte à un être extérieur à lui-même qu’il considère comme supérieur.

On a tendance à penser que les dieux de l’époque étaient adorés parce qu’ils avaient une puissance mystérieuse qui soit inexplicable, comme le dieu du soleil avec les Incas ou le dieu de la mer avec Poséidon. Mais aujourd’hui, avec la science, on sait mieux expliquer les choses. Alors, est-ce que c’est encore utile de croire en Dieu si on n’a plus cette frustration d’ignorance ?

En réalité, la croyance va bien plus loin que ça. Dans beaucoup de religions, le croyant cherche à recevoir trois choses de son dieu :

– Il cherche sa sécurité, le fait d’être en paix, de se sentir protégé, de ne plus être dans la peur.

– Il cherche aussi sa valeur, qui est liée à son identité, de trouver sa place dans son environnement et avoir confiance en lui.

– Et il cherche son épanouissement, le fait d’être heureux et de trouver un sens à sa vie. Dans sa perspective, quand on parle de croyances, il ne s’agit pas de croire en l’existence de quelque chose.

C’est une croyance qui implique des choix de vie, si bien qu’on ne peut pas vraiment être croyant non-pratiquant dans cette perspective. Ce serait un peu comme si une personne avait terriblement faim, qui croit en l’existence des sandwiches. Elle en a même dans les mains, mais elle n’est pas mangeuse pratiquant, ça devient complètement paradoxal. La vraie croyance implique forcément des choix de vie.

Aujourd’hui, ça semble complètement bizarre d’adorer un dieu qu’on a sculpté dans la pierre, lui offrir des choses, dépenser notre énergie pour espérer quelque chose de sa part. Mais il semble qu’aujourd’hui, on a encore ce genre de croyance : si dans le passé on prenait quelque chose de puissant comme le soleil pour dieu, aujourd’hui, on prend facilement des bonnes choses de la vie comme la réussite, la famille, l’argent comme quelque chose qui peut nous apporter de la sécurité, de la valeur et un épanouissement. Un exemple très flagrant, qu’on trouve dans la mythologie grecque, peut nous aider à comprendre : la déesse de la beauté Aphrodite correspondait à cette recherche de la beauté physique et l’attirance sexuelle.

Finalement, même si aujourd’hui on ne l’appelle plus Aphrodite, cette recherche est encore présente. Des gens dépensent une énergie considérable pour maintenir leur corps et leur physique pour qu’ils soient encore attirants, et certains s’en rendent presque malades. Bref, ça semble montrer que la beauté a été déifiée.

De même que nous ne brûlons plus d’encens devant la déesse Artémis, la déesse de la nature, la fertilité la richesse. Mais pourtant, quand l’argent et la carrière prennent toute notre attention, nous accomplissons une sorte de sacrifice d’enfants, négligeant nos familles et nos communautés. Bref, tout ça pour espérer atteindre le haut de l’échelle. En fait, nous appliquons bien souvent cette croyance aux bonnes choses de la vie.

Nous croyons fermement dans l’amour romantique, la famille, la sexualité, la richesse, la santé, la forme physique, la beauté, la connaissance, l’influence, voire le pouvoir, l’acceptation dans certaines sphères sociales, voire même le fait que d’autres dépendent de nous, mais ça peut encore être une idéologie politique. Bref, on ne profite pas juste de ces bonnes choses, mais on a tendance à surestimer leurs fonctions.

Nous croyons en elles et nous espérons d’elles qu’elles nous apporteront la sécurité, notre valeur et notre épanouissement. Et en y regardant de près, il semble que nous avons tous un peu ce genre de croyance. Faites par exemple l’exercice de compléter ses phrases :

« Ma vie serait meilleure si j’avais plus de… ».

Ou « Je saurais que je vaux quelque chose si j’étais… ».

Ou encore « Ma vie n’aurait plus de sens si je perdais… ».

Ce qu’on a tendance à répondre dans ces phrases nous montre quelles croyances nous pourrions avoir, et quelque part, quels sont nos petits dieux cachés.

Ok, on a des croyances cachées et où est le problème ?

Le problème, c’est que nous pouvons faire du mal, que ce soit de manière consciente ou pas. Parce que quand on croit en un dieu comme l’argent, par exemple, et qu’on en espère notre sécurité et notre valeur, notre épanouissement, on se met à aimer ce petit dieu, on lui fait confiance et on fait ce qu’il nous dit. Et c’est là qu’il peut y avoir un danger parce que rien ne nous garantit que ce que ce dieu nous demande de faire sera bon pour nous-mêmes et pour ceux qui sont autour de nous, si même on place notre croyance dans la famille, ce qui semble plutôt noble au départ. L’enfant ou le partenaire aura la responsabilité de nous donner notre sécurité, notre valeur et notre épanouissement. Ça risque d’être un poids beaucoup trop lourd à porter, surtout s’il s’agit d’un enfant : « Papa, tiens un dessin ! ».

S’il n’y arrive pas, il n’y a finalement que deux options :

– Soit on va accuser ce qui nous a déçus et on va trouver un autre dieu pour nous satisfaire.

– Soit on va endosser la responsabilité et on va peut-être culpabiliser, voire même se détester.

Bref ! Il semble que nous soyons tous croyants. Le tout est de savoir si notre croyance est capable de nous donner sécurité, valeur et épanouissement. Et cela, sans que ça nuise aux autres et à nous-mêmes. Voilà qui donne matière à réflexion.

Et vous, quel est l’objet de vos croyances ?

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